D'hier à Aujourd'hui

Saint Martin d'Ablois

Le village apparaît dès 1145 sur les cartes de l'abbaye Saint-Martin d'Épernay sous le nom Sanctus Martinus de Avleis, puis Sanctus Martinus de Avlis en 1155. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, plusieurs formes sont rapportées : Avelois (1219), AubloisAvlois et AvloysAblois est utilisé pour la première fois en 1252. En 1262, le bourg est à nouveau répertorié en latin, en tant que Sanctus Martinus de Avlois. La décennie suivante, le terme Avloi est employé.

Au début du XVe siècle, les Archives nationales font état d'Abloiz, puis Abloys en 1462. Le « Saint-Martin » réapparaît en 1539 avec Saint-Martin-d'Ablays, puis Sainct-Martin de la Bloys (1634), Saint-Martin d'Amblois (1735) et Saint-Martin d'Hablois (1749). En 1783, le nom latin du village est Sanctus Martinus in pago Ablensi.

En 1789, la commune de Saint-Martin-d'Ablois est officiellement créée. Cependant, les révolutionnaires la renomment Ablois quatre ans plus tard. Ce nom perdure jusqu'en 1952 lorsque la commune reprend son ancien nom et devient à nouveau Saint-Martin-d'Ablois.

Texte extrait de la réunion de conseil du 16 décembre 1952, sous le mandat de Mr Léon DURANTEL : "Monsieur le Maire rend compte au Conseil municipal que par décret en date du 13 octobre 1952, paru au journal officiel du 16 octobre, la commune d'Ablois doit porter désormais le nom de « Saint Martin d'Ablois »"

Le Sourdon

LE SOURDON hameau de St Martin d’Ablois s’est appelé Molendinum de Sourdon en 1224 et Sordon en 1430.

D’après le recensement de 1881, le Sourdon avait 216 habitants dont 56 enfants de 1 an à 12 ans ; la création d’une école en ce lieu avait même été envisagée et après de nombreuses discussions au sein de la municipalité, ce projet a été abandonné.

La population du Sourdon comptait beaucoup de bucherons vers les années 1940, ceux ci construisaient des « loges » dans les forêts environnantes sorte de cabanes faites de bois et de terre où ils vivaient parfois avec leur famille pendant plusieurs semaines.

L'année 1977 a vu la création d’un lotissement qui a apporté une nouvelle population à ce hameau où il fait bon vivre.

Le Sourdon souvent maudit

On se souvient le 11 mai dernier, suite à une nuit et matinée pluvieuse, alimenté par les fossés pleins à ras bord, le Sourdon était sorti de son lit faisant déborder les lavoirs et s’écoulant sur les routes et quelques rues. Quelques habitations et commerces avaient été envahis par quelques centimètres d’eau mais sans gravité. Evénement assez rare pour ce petit ruisseau paisible traversant le village.

Mais le « Sourdon-Cubry » n’a pas toujours été tranquille et bienfaisant : en 1642, il haussa de plus de deux mètres à la suite d’un très violent orage, comblant les fossés des fortifications d’Epernay, se répandant dans la plupart des rues et des caves, faisant même s’écrouler sur leurs occupants plusieurs habitations légères.

Durant les hivers pluvieux il lui arrivait très souvent d’envahir toute la vallée, y causant beaucoup de dégâts. Son cours enserré ainsi que les parcours souterrains ont donné aux ouragans des 21 mai 1897 et 16 mai 1911, notamment le caractère de catastrophe dans la partie centrale d’Epernay où il était parvenu par les égouts. Mais encore, en 1832, ne fut-il pas reconnu transporteur du choléra asiatique depuis Saint Martin d’Ablois où sévissait terriblement cette maladie ? Epernay déplorait cette année-là 36 morts après deux mois d’une lutte acharnée. Récidivant en 1849, ce fléau emporta 29 sparnaciens et 235 en 1854, soit 2,73% de la population.

Le café de la gare

Autrefois, chaque village avait ses cafés, commerces qui contribuaient à l'animation des lieux, on y discutait et on se disputait à propos de tous les grands sujets.

Datant du début du siècle, le café de la gare situé à la Foulerie, accueillait les voyageurs qui empruntaient le C.B.R mais aussi les vignerons de retour des galipes et les habitués venant faire un billard. Ce café tenait aussi le débit de tabac et les indirects.

La présence dans les greniers d’un ancien tamis séparant la mouture laisse penser que ce lieu était antérieurement un moulin à grains dans des temps très anciens.

La famille Fourreau exploita ce café de nombreuses années et il est redevenu une maison particulière occupée encore à ce jour par un membre de cette famille.

Les pierres meulières

SAINT MARTIN D’ABLOIS fut un centre très important d’extraction et de fabrication de meules à moulin en pierre meulière dans la Marne depuis le XVIIème siècle.

En aval de l’étang de Noire Fontaine dans le Bois de l’Epée, des restes conséquents d’anciennes carrières sont toujours là, comme dans la Montagne de Reims des trous profonds de 2 à 3 m de formes irrégulières séparés par des levées de débris de meulière se succèdent sans ordre sur une surface importante.

Une ébauche d’une meule a été découverte dans ces lieux, cette masse cylindrique a un diamètre de 1,9m, sa plus grande hauteur est de 1,15m largement suffisante pour confectionner une meule dont l’épaisseur est de 0,40m (Gandilhon 1986).

Une usine de concassage fut ensuite installée au lieudit «les carrières»; la carte postale éditée probablement au début du siècle témoigne de l’activité importante en ce lieu. Le quai de chargement est desservi par un embranchement qui se rattache à la voie de Reims à Montmirail du Chemin de fer de la Banlieue Rémoise plus connu sous son sigle C B R. Aucune trace de cette plate forme n’est visible actuellement.

En 1808, le département de la Marne comptait 844 moulins, les meules servaient à écraser les grains pour en séparer la farine. La fabrication des meules s’est arrêtée vers 1930.

Du papier au lait !

D’après les documents retrouvés aux archives, en 1778 se trouvait une papeterie cartonnerie dans le bas du village.

De 1845 à 1858 on y fabrique du papier et du carton d’apprêt, puis en 1859, on trouve sur ce lieu une fabrique de corroieries, guêtres et molletons.

De 1894 à 1896 de nombreuses plaintes ont été déposées concernant la cartonnerie travaillant les chiffons de toute provenance, celle ci générant des nuisances notamment :

« les laveuses de Vinay se plaignent car l’eau du lavoir est toute noire ; les animaux refusent de la boire car l’eau est souillée, suite aux lessivages des chiffons ».

En 1896 un cas de typhoïde est relaté.

En 1899 la cartonnerie est vendue aux frères WALTISPURGER mais celle-ci est détruite par un incendie en 1902. Charles RIVOAL achète et y installe alors une usine. Pendant la guerre de 14, elle produit des piles sèches pour lampes de poche utilisées par les soldats des tranchées. Après la guerre l'usine fait du décolletage puis de la galvanoplastie. En 1924 la société est déclarée en faillite, Charles RIVOAL lance alors une nouvelle activité à St Martin et devient confectionneur de faux-cols, manchettes et plastrons. 

Après avoir fait place à une laiterie de la fin des années 1920 à l'an 2000 et employé jusqu'à plus de 100 personnes, ce lieu accueille maintenant des ateliers municipaux, le local des pompiers et la halle des sports.

L'école maternelle

Les bâtiments de l’école maternelle de notre village ont été construits en 1857 avec une salle d’asile tenue par des religieuses.

Cette salle accueillait les enfants de deux à six ans "trop jeunes pour fréquenter les écoles primaires et que les parents pauvres ou occupés ne savaient comment garder chez eux".

En 1882, la salle d’asile a été transformée en salle d’école maternelle avec demande d’agrandissement pour recevoir 126 enfants.

Devenue école laïque en 1901, elle a été tour à tour école de filles puis école maternelle jusqu’à ce jour. Elle compte actuellement 53 élèves.

Elle sera transférée auprès de l'école élémentaire en 2022.

La Mairie

Dans les années 1900, l’ancienne mairie se dressait au milieu de la place actuelle, collée à la façade arrière des halles. A travers le hall où se réunissaient les jeunes et jouaient les enfants, on aperçoit les poteaux soutenant la mairie.

Trop coûteuse à entretenir, elle fut détruite dans les années vingt. Seules les fontaines subsistent, reliées par de grosses chaînes.

La nouvelle mairie fut construite plus haut sur la place. Malgré des rénovations en 1990, son aspect n’a guère changé, si ce n’est l’ajout d’un perron et la construction de la salle d'honneur avec de grandes verrières.

En 2014, les derniers travaux ont permis de restructurer l'accueil et d'agrandir la partie administrative.

Goulet-Turpin

Goulet-Turpin était une société succursaliste spécialisée dans le commerce de détail alimentaire. Fondée à Reims en 1874 par Modeste Goulet et son épouse Eugénie Turpin. Le nombre de succursales passe de 2 en 1886 à plus de 1000 établissements dont 25 supermarchés au début des années 1970.

Goulet Turpin est à l’origine de deux révolutions commerciales en France : la création du 1er libre service à Paris en 1948 et du 1er supermarché français en 1958 en région parisienne.

L’étude notariale a occupé à cet emplacement de 1981 à 2020.

Le parc du Sourdon

Le Parc du Sourdon faisait partie de la propriété du château située de l’autre côté de la route. Déjà, vers 1560, Marie Stuart, veuve du roi de France François II, aurait apprécié les chemins ombragés du parc. Suivirent Louise de Lorraine (veuve d’Henri III) en 1589, Marie de Medicis (veuve de Henri IV) en 1610 et Anne d’Autriche (veuve de Louis XIII) en 1643. Dès le 19ème siècle, il fut considéré comme l’une des merveilles de la Champagne, lieu de promenades et de pique-niques.

Il fut acheté par la commune en 1957 au Marquis de Talhouët. Il se nomme à l’époque « Parc de la Source » et devient jardin public.

C’est à cet endroit que surgit, au milieu de grosses meulières, le « Sourdon » (nom tiré vraisemblablement du verbe sourdre, prendre sa source), qui a été baptisé à tort « Cubry », comme le dénonce dès 1898 l’historien champenois Armand Bourgeois, le Cubry n’étant en fait que le déversoir de l’étang de Noire Fontaine.

Pour faire écho aux terribles inondations de ces dernières semaines (juin 2016), il faut se souvenir que le « Sourdon-Cubry » n’a pas toujours été tranquille : en 1642, son niveau monte de plus de deux mètres suite à un très violent orage, inondant jusqu’à Epernay la plupart des rues et des caves. Il aurait également transporté le terrible choléra asiatique de St Martin à Epernay en 1832.

La boulangerie

Au moyen âge, le système féodal régissait les activités humaines, y compris la boulangerie : la cuisson du pain faisait l’objet d’une redevance. Peu à peu, les boulangers, appelés en ce temps les talmeliers (Talmelier serait l’ancien nom des boulangers français. Deux hypothèses quant à l’origine de ce nom : talmelier dériverait de tamiser, ou bien de taler qui signifiait battre (idée de pétrissage) et mêler. Le mot boulanger apparait plus tardivement vers la fin du 12e siècle), s’organisent en une corporation très puissante.

Jusqu’en 1870, le boulanger travaillait à la main : pétrir, brasser, soulever une grande quantité de pâte dans une atmosphère surchauffée et humide, avec la poussière due à la farine et à la cuisson aux bois.

Au début du 20e siècle, la population mangeait beaucoup de pain. La livraison était assurée dans chaque village par le boulanger à bord d’un camion. Ci dessus, sur cette carte postale ancienne figure ce camion stationné en face de la boulangerie à cette époque.

Sur la place de notre village vers 1911, il y avait 3 boulangeries : deux en haut à droite de la place, tenues par les familles Herbette, et Leclerc et celle créée par Emilien Jamart à l’emplacement actuel (extrait de l’almanach Matot-Braine de 1911).

A ce jour, subsiste une seule boulangerie où se sont succédées les familles Jamart, Rioblanc et actuellement Servant.

Les ormes séculaires

Extrait d’une chronique dans la Revue de Champagne et de Brie de 1896 :

«Tous les sparnaciens connaissent cette superbe allée d’ormes séculaires bordant la route d’Epernay à Montmirail, le long du parc et de la promenade du Sourdon, depuis les dernières maisons de St Martin d’Ablois, jusqu’au hameau du Sourdon.

Le parc du château, l’allée d’ormes et la promenade du Sourdon, tout cet ensemble forme l’un des sites du département les plus pittoresques et les plus agréables à visiter, et que bien des villes peuvent envier à ce modeste bourg.

A Epernay, toute noce qui se respecte doit venir au complet, le jour ou le lendemain du mariage, vider quelques flûtes de champagne aux sources du Sourdon, sous l’ombrage des vieux ormes, contemporains pour le moins de Louis XIII ».

En 1907, ces ormes séculaires ont été remplacés par des platanes qui bordent encore la route à ce jour

Le carburant

Entre les 2 guerres mondiales, le développement de l’automobile justifie un réseau de distribution de carburant. Chaque village se doit d’être moderne.

À St Martin d’Ablois, en juillet 1930, M Jean Thoret, hôtelier aux TROIS MEULES sollicite l’autorisation d’installer une pompe à essence en bordure de la Nationale, face à sa maison ; cette demande reçoit un avis favorable moyennant une redevance annuelle fixée à 50 Fr.

Existait déjà depuis 1924 une autre pompe à essence chez M Coeuret, propriétaire de l’ancienne forge, en face de la salle des fêtes.

En 1963, les 1er supermarchés s’équipent de pompes à essence mais le concept ne se généralise vraiment qu’à partir de 1970; cette année là, 470 grandes surfaces distribuent 3% du carburant vendu en France.

La pompe à essence des trois Meules sera utilisée de 1930 à 1978, date à laquelle elle sera retirée par la famille Bastien, propriétaire à l'époque de l’établissement.

Le C.B.R.

En 1891, l'idée d'un chemin de fer d'intérêt local allant d'Epernay à Montmirail est lancée. En 1895, c'est la compagnie C.B.R (Compagnie de chemins de fer de la Banlieue de Reims) qui en obtient l'exploitation et la ligne est ouverte le 27 juillet 1903, avec une gare à Saint Martin d'Ablois et un arrêt facultatif au Sourdon.

Dans la côte de Vinay, on devait pousser le train, c'est ainsi qu'il prit le surnom "Le poussif" et celui plus malicieux de "Compagnie des Brouettes Rémoises" ! En 1913, il fallait 3h15 pour aller de Montmirail à Epernay (61 km).

La création des lignes d’autocars et l’augmentation du parc automobile vont être la cause de son lent déclin. En 1929, on assiste aux premières suppressions de trains. La ligne fut déclassée le 12 Mars 1937, c’est en 1953 que surviendra la fermeture définitive.

Actuellement, la gare est l'un des bâtiments de la coopérative vinicole.

Le gué

A l’emplacement de l’actuelle salle des fêtes, se trouvait un gué sur le ruisseau le Sourdon, appelé communément le Ru. Les chevaux fatigués s’y délassaient les jambes et on pouvait s’abreuver à la fontaine contigûe.

Le café Le Saint Martin s’appelait d’ailleurs le Café du Gué.

En 1937, gué et fontaine ont laissé la place au Foyer Municipal, qui accueillait également les douches municipales (où se rendaient les enfants des écoles, le samedi après midi, à tour de rôle) détruites dans les années 60, suite au développement du confort dans les habitations individuelles.

Des restaurations ont eu lieu en 1995, mais finalement sans modifications significatives…

Les halles

"De très belles halles du 17e siècle (construction remontant à la fin du règne de Louis XIII et début du règne de Louis XIV soit autour de 1643) occupaient la partie haute de la place jouxtant la face arrière de la vieille mairie ; M Meulan, châtelain, en était le propriétaire.

Sources : courrier datant de 1919 adressé au sous préfet d'Epernay.

Là se tenait le marché : en 1765, on parle des marchés de St Martin d’Ablois comme étant d'une grande importance.

Pourtant, dans les années 1920, le bâtiment devenant trop lourd à entretenir, n'étant plus réparable et menaçant de tomber en ruines, il a été procédé à sa démolition".

 

Extrait du livre "St Martin Autrefois " de M et Mme Thiebault.

Le refuge des cheminots

L’école élémentaire, inaugurée le 16 mars 2002 , au lieu dit «La Foulerie », à été construite sur le terrain de l’ancienne bâtisse du « refuge des cheminots », maison de retraite pour employés de la SNCF. Cette institution, datant de 1927, fut l’oeuvre de Georges Rosset, président de la fédération de retraite du chemin de fer, dont on peut lire le nom sur les grilles d’entrée encore existantes.

La nouvelle école maternelle rejoindra l'école élémentaire en 2022. 

Le puits du Tour Nicole

Ce petit bâtiment a été restauré par l'Association Nature & Patrimoine "ANPA" en 2018. 

Même s'il porte la date de 1879, on ne connaît pas bien ses origines comme son utilisation. Appelé communément "puits" il s'agirait plutôt d'un réservoir d'eau pour les riverains de la rue du tour Nicole approvisionné par les eaux de la Fontaine Martin sise plus haut.